Une météo quasi-estivale, des étapes tout confort, des conditions de route idéales… on a bien senti que nos lecteurs allaient rapidement s’ennuyer si ça continuait comme ça ! Il fallait pimenter tout ça ! Et pour ça, la météo nous a filé un bon coup de pouce ! Contre toute attente, après 15 jours de grand soleil, au lendemain du printemps, le temps a commencé sérieusement à se dégrader. Au programme : pluie, grêle et neige. A l’approche des Alpes, ça tombait au poil !

Nous quittons donc Vignieu samedi sous une pluie battante. (Une bonne occasion de mettre nos vêtements de pluie à l’épreuve !) Nous arrivons dimanche midi à Grenoble chez Catherine et Adrien. Au programme de l’après-midi, jeux de société et pâtisserie avec les enfants ! Et pendant ce temps, il neige à gros flocons sur les hauteurs …

Résultat lorsqu’on consulte les conditions de circulation lundi matin  : col du Lautaret – circulation très difficile, équipements obligatoires. (A ce moment-là, j’ai une petite pensée pour tous ceux qui nous avaient demandé si on avait des chaînes ou des pneus cloutés !) J’appelle malgré tout l’office de tourisme de La Grave pour demander si ça peut passer en vélo. Autant vous dire que la personne que j’ai eu au bout du fil me prend pour une tarée ! On se rend à l’évidence : on ne pourra pas passer par le col du Lautaret. Sauf que le problème, c’est qu’aucun autre col n’est ouvert à cette saison. (je sens qu’à ce stade du récit, j’ai su captiver à nouveau l’attention des lecteurs ;))

Notre seule alternative serait de descendre dans le sud pour longer la côte mais cette option ne nous tente pas vraiment. C’est alors que s’élève la voix de la raison (la mienne en l’occurrence !)  : pourquoi ne pas prendre le train ? Je sens bien que vous vous dîtes que c’est un peu facile mais les éléments sont clairement contre nous ! Et prendre le train avec nos trikes, c’est assez sportif aussi :

  • tout d’abord le quai n’est indiqué que 15-20 min avant le départ,
  • pour accéder au quai, il faut porter les trikes dans les escaliers,
  • une fois arrivés sur le quai, on ne peut pas se positionner en avance au bon endroit puisqu’on ne pourra connaître l’emplacement du compartiment vélo qu’une fois le train à quai,
  • une fois le train à quai, on dispose à peu près de 3 min chrono pour finir de plier les trikes et les monter dans le train avec les bagages,
  • le compartiment vélo n’est évidemment pas adapté aux trikes. Il n’en tient qu’un seul, on installe l’autre à l’entrée.

C’est donc grâce à la SNCF que nous passons le col du Lautaret et rejoignons Briançon le mardi. C’est ensuite au col du Montgenèvre qu’il faut nous attaquer. Cette fois, pas besoin de chaîne, juste d’un bon coup de pédale ! L’ascension se fait doucement mais sûrement ! On trouve ça beaucoup moins difficile que ce que nous l’imaginions (et c’est tant mieux !). Contents d’être arrivés en haut, nous n’avons pas envie de repartir tout de suite. Nous décidons donc de nous offrir un extra avec une belle nuit d’hôtel avant de passer la frontière. Nous profitons d’une après-midi au spa et au coin de la cheminée. L’aventure attendra !

Nous nous réveillons le lendemain sous de gros flocons, un peu inquiets de devoir descendre sur une route enneigée. Heureusement, celle-ci est bien dégagée. Nous filons jusqu’à la frontière italienne, gelés, à travers un paysage immaculé.