Voilà la phrase que nous entendrons le plus dés que nous aurons passé la frontière. Que ce soit des automobilistes ou des piétons dans la rue, avec un anglais parfois très hésitant, on nous demande d’où on on vient et on nous souhaite la bienvenue.

Une fois passée la frontière, un paysage montagneux aux couleurs surprenantes s’ouvre à nous. Notre habituelle 2×2 voies turque a laissé place à une petite route agréable et venteuse sur laquelle nous avançons non sans difficulté jusqu’à Khoy. Nous décidons d’y faire étape pour la nuit. Nous nous arrêtons en centre-ville pour étudier les possibilités d’hébergement et nous retrouvons rapidement entourés de dizaine de personnes. Ils observent, auscultent nos drôles d’engins et s’interrogent sur leur fonctionnement. Au bout d’un moment, on nous indique un parc au bout de la rue où nous pourrons installer notre tente. Mais pas le temps de sortir notre matériel, une famille nous invite chez eux. Parents, frère et sœurs sont tous réunis à l’occasion de l’Aïd (=fête célébrant la fin du Ramadan). Avant le dîner, Hossein et son beau-frère nous font la visite guidée de Khoy et de son bazar. Nous découvrons qu’en Iran les repas se prennent sur une grande nappe posée par terre. Comme en Turquie, la soirée s’achève autour du thé et nous partageons avec notre famille d’adoption d’un soir quelques photos de France. Une très belle soirée pour notre 1ère nuit en Iran.

Hossein insiste pour que nous passions la journée avec eux mais notre planning malheureusement très serré ne nous le permet pas. Nous reprenons la route en milieu de journée et parcourons la petite centaine de km jusqu’à Marende dans l’après-midi. Comme la veille, nous n’avons aucune idée de là où nous allons dormir mais espérons que nous aurons autant de chance qu’hier. Et nous en aurons puisque notre bonne étoile mettra sur notre route Akbar, un membre de WarmShower particulièrement actif. Pas moins de 400 personnes accueillies à son actif dont il conserve précieusement les photos dans sa sacoche. Après un sandwich falafel et notre première bière iranienne (qui ressemble plus à un soda!), il nous accompagne dans une école où nous pouvons passer la nuit. Nous ne sommes pas les seuls puisque les écoles ouvrent leur porte durant l’été.

Vendredi 1er août – après avoir traversé des paysages arides, nous arrivons à Tabriz où nous sommes logés par Sayar et sa famille. Nous profitons de la journée de samedi pour découvrir la ville et repartons le soir même en bus, les trikes pliés dans la soute, direction Téhéran.

Dimanche 3 août – arrivée à Téhéran après une nuit peu reposante dans le bus. Derniers coups de pédale à donner pour rejoindre la maison de notre hôte. La circulation dans Téhéran est comme dans toutes les villes iraniennes quelque peu chaotique…
Nous sommes accueillis très chaleureusement par Peyman et sa famille. Je suis contente de voir que chez eux, on peut laisser tomber le voile et les manches longues ! La maman et Parisa, la sœur de Peyman, mettent un soin particulier à nous préparer de succulent et copieux repas iraniens.

Si nous avons mis les vélos de côté pour les prochains jours, ce début de semaine n’en est pas moins sportif puisque nous devons courir d’une ambassade à une autre pour obtenir tous les visas pour la suite du voyage. (Nous dédierons une page particulière à toutes les démarches concernant les visas pour les voyageurs interressés)

Entre 2 demandes de visa, nous parvenons malgré tout à faire quelques visites. Parisa et une de ses amies nous emmènent voir la tour Milad (435 m de haut).

Nous visitons l’ancienne demeure du Shah Mohammad Reza Pahlavi, aux airs très 60´s. La plupart du mobilier, de la vaisselle et de la décoration vient d’Europe et notamment de France.

Puis le papa de Peyman nous fait découvrir un véritable joyau : le mausolée Shah-Abdol-Azim. Ici, aucun touriste et tchador obligatoire. Nous sommes soufflés par l’immensité et la beauté du lieu. Malgré l’interdiction, nous réussissons à prendre quelques photos. Les gens viennent ici pour se recueillir sur les tombeaux. Mais c’est aussi un lieu de vie, on s’y retrouve à plusieurs, on discute, on grignote, on téléphone…