Tout d’abord, les repas ne se prennent pas à table mais par terre sur une grande nappe, sur laquelle on dispose tous les mets du repas. Il n’y a pas vraiment de notion d’entrée et de plat. Pas de dessert en fin de repas mais avant, des fruits principalement.
Au niveau de l’heure des repas, c’est un peu comme en Espagne : on déjeune vers 14h et on dine vers 22h.
En cuisine, c’est comme en Turquie, pas de balance ou de verre mesure, tout est fait à vue d’œil.

Commençons par ce qui nous est chère en tant que français, le pain. Il en existe plusieurs sortes. Mais aucune pâte levée, ils sont tous très plats.
barbari : pain similaire à celui servi en Turquie, assez épais et croustillant avec des graines de sésame.
lavash : pain servi plutôt au petit-déj, une sorte de galette semblable à un wrap, qui devient vite élastique.
sangak : un pain qui cuit sur des petits cailloux ce qui le rend alvéolé. Une texture entre la pâte à pizza et la pâte à gaufre. Une tuerie quand il sort du four !

Le petit-déjeuner est plus salé que sucré. Il se compose la plupart du temps de : pain, confitures, miel, beurre, fromage (semblable à de la feta), œufs et concombres. Il s’accompagne bien évidemment de thé et parfois d’un verre de lait chaud.

Tous les repas s’accompagnent d’une montagne de riz et d’une salade.
Nous qui mangeons d’habitude peu de riz, nous sommes régalés avec le riz iranien. Après l’avoir fait cuire dans de l’eau bouillante, ils le remettent dans la casserole, sans eau et avec des tranches de pommes de terre au fond. Ils le font ainsi « sécher » pendant 30 min (avec un linge sous le couvercle). Le riz est ainsi moins collant et au fond de la casserole, on obtient le tahdig = les pommes de terre devenues croustillantes, le péché mignon des iraniens. (Ils cuisinent de la même façon les pâtes mais ils mettent au fond de la casserole le pain qui ressemble à une galette).
La salade se présente sous 2 formes :
– une salade de tomates-concombres ou,
– un assortiment d’herbes aromatiques aux goûts très prononcés que l’on mange sans sauce.
Est également parfois servi en plus un bol de yaourt avec de la menthe et parfois du concombre (dans ce cas, ça ressemble vraiment au tzatziki).

Petit tour d’horizon des plats que nous avons goûtés :
kebab : C’est ce qu’on a mangé le plus souvent mais rien à voir avec ce qu’on connaît du kebab en France. Kebab signifie juste que c’est cuit au barbecue. Il peut donc être de poulet, de saumon ou de mouton.
- kashke bademjan : une purée d’aubergines servie avec du fromage fermenté et de la menthe
- halim bademjan : une variante avec des lentilles en plus (mon plat favori)
beryani : viande de mouton hachée cuite sur du charbon et servie sur une galette
ash : une soupe avec pleins de choses dedans – haricots rouges, pois chiches, lentilles, prunes, et vermicelles
fesenjun : du poulet servi avec une sauce épaisse aux noix et à la grenade
ghorme sabzi : du mouton avec une sauce aux herbes et aux haricots rouges

Pour accompagner le repas, on boit du dugh = la boisson favorite des iraniens, un mélange de yaourt amer et d’eau, légèrement salé. Il peut être parfumé à la menthe (miam!) ou gazeux (beurk!).
Avant le repas, on nous a souvent servi du sharbat. Une boisson fraîche préparée à base de concentré de fruits ou de pétales de fleurs, diluée dans l’eau et à laquelle on ajoute des graines. Très rafraîchissante !
Et du thé, tout au long de la journée !

Côté douceurs, on s’est bien régalé aussi !
La glace iranienne, appelée bastani, a une texture un peu plus collante que celle qu’on a en France et est parfois parfumée au safran. Le falude est plus surprenant : c’est une sorte de vermicelles de riz congelés sur lesquels on verse du sirop.
Ispahan est célèbre pour ses gaz : un nougat aux pistaches parfumé à la rose. J’ai également testé le fereni : une sorte de riz au lait mais fait avec de la farine de riz.
A Shiraz, je suis devenue addict à l’halva : une pâte jaune, à la texture semblable à de la pâte d’amande, faite à partir de graines de sésame et de miel.
A Yazd, nous sommes repartis avec notre boîte de baghlava, (rien à voir avec les baklavas de Turquie qui collent aux doigts!)

Résultat des courses, on a repris tous les kilos (voir plus) qu’on avait perdu depuis notre départ !