Lundi 20 octobre – une nouvelle étape de notre voyage nous attend : la traversée d’une partie de la Chine en train. Au programme : 72h de train entre Kashgar et Chengdu avec une pause de quelques heures à Urumqi. Angus et Stella ont pris de l’avance sur nous et ont embarqué samedi, avec une partie des bagages, dans un train de fret. On espère les retrouver à l’arrivée…
Arrivés dans le train, 1ère surprise, il n’y a aucune place pour ranger les bagages à part sous le lit. Heureusement qu’on a plus que la moitié de nos sacoches avec nous. Le compartiment de 4 couchettes est plutôt pas mal et les lits corrects pour des « hard sleeping » (même si un peu courts pour nous). Seul bémol, on a les lits du haut où le plafond est trop bas pour qu’on y tienne assis. Nos voisines, une mère et sa fille, sont sympathiques et discrètes. Dans le couloir, on croise des hommes d’affaires, qui ont laissé tomber le costume pour ne pas le froisser, et qui se trimbalent en maillot de corps-collant et chaussures de ville. C’est assez comique ! Bref, ces premières 24h se passent bien.
Arrivés le mardi midi à Urumqi. Le temps de se faire un petit plat de noodles et on est reparti pour 48h. Surprise, pas de compartiment fermé cette fois mais des « espaces » (appelé cage à poules par Nico) où on est 6 au total… On se demande tous les 2 comment on va supporter cette promiscuité pendant les 2 prochains jours. Surtout qu’on a touché le gros lot avec nos compagnons de voyage : le mec qui parle super fort et son pote qui écoute la musique sans écouteurs, le vieux sur le lit d’en dessous qui ronfle et juste à côté le gamin super-actif avec sa mère hystéro ! Welcome on board ! Le voyage est ponctué par les allers et venues des chefs de wagons qui vendent à peu près tout : plateaux repas, fruits, bonbons, cafés, batteries, revues… Pour manger, comme la plupart des chinois, on a fait le plein de paquets de noodles. Pour s’occuper, on s’était dit qu’on regarderait des films mais il y a seulement 3 prises pour tout le wagon, autant dire que c’est la guerre ! On passe le temps en lisant, en jouant à des jeux sur l’iPad et à rattraper le retard sur notre journal de bord. Bref, encore une sacré expérience !
Jeudi, 18h, on arrive enfin à Chengdu, bien contents de retrouver notre liberté et de constater qu’Angus et Stella sont, eux aussi, arrivés à bon port.

Chengdu contraste avec tout ce qu’on a vu ces derniers mois : buildings modernes, immenses centres commerciaux où on retrouve des enseignes bien connues comme Zara, Mc Donald’s, Carrefour, un quartier entier dédié aux téléphones portables et un ciel gris et brumeux.

Non-loin de toute cette agitation, on retrouve le calme en visitant notre premier temple bouddhiste : le temple de Wenshù. On est surpris par la sérénité qui se dégage du lieu et curieux de découvrir les différents rituels de la religion bouddhiste. Tandis que certains pratiquent le taï-chi dans les jardins, d’autres s’affrontent au ping-pong. Pour achever cette matinée de façon zen, on s’offre un thé, servi dans un verre qui ressemble à une chope de bière, dans une maison à thé.

Samedi matin, on part rencontrer l’un des résidents les plus célèbres du Sìchuān, le panda. La Giant Panda Breeding Research Base abrite une cinquantaine de pandas géants et rouges. Autant dire qu’on est tombé sous le charme de ces énormes ours en peluche !

Nous ne pouvions quitter Chengdu sans goûter à la savoureuse mais très épicée cuisine du Sìchuān. Au menu : la fondue de Chengdu. Oubliez fondues savoyarde et bourguignonne ! Ici, le récipient ressemble à un immense wok dans lequel on trempe ses ingrédients dans un bouillon plus ou moins pimenté. De notre côté, on a choisi l’option moitié pimenté/ moitié neutre. Et heureusement car le bouillon pimenté met le palais de Nico, pourtant adepte des sensations fortes, à rude épreuve. Il en sue à grosses goutes ! Au niveau des ingrédients, on compose soi-même un assortiment et le choix est très large : viande (dont la moitié sont des abats), poisson, pâtes et légumes. Petit moment de solitude quand le serveur nous présente sa liste d’une centaine d’ingrédients écrits en chinois… Heureusement l’une des clientes vient à notre secours et nous fait la traduction. L’autre différence, c’est qu’on utilise pas des pics mais des baguettes. Il vaut mieux ne pas être affamé car il faut un certain temps pour réussir à choper le moindre ingrédient avec les baguettes. Comme quoi, l’aventure se situe aussi parfois dans l’assiette !