Chers lecteurs, l’heure est grave : notre ordinateur vient d’entrer en hibernation. Coup de chaud, coup de froid ou trop d’humidité… il n’a pas supporté et ne veut plus s’allumer. Impossible désormais de mettre à jour la carte et surtout de partager les meilleurs clichés de notre artiste photographe. Du coup, c’est un peu les vraies vacances qui commencent pour Nico puisqu’au chômage technique ! De mon côté, c’est tout le contraire, il va falloir que je redouble de talent pour captiver le lecteur avec des récits non-illustrés. Je ne vous cache pas qu’on est un peu déçus. J’imagine que vous l’êtes aussi car vous aviez été nombreux à souligner la qualité des photos. Nous essaierons d’en poster quelques unes sur notre page Facebook mais pour le reste, il faudra patienter jusqu’à notre retour. Nous espérons que vous nous resterez malgré tout fidèle. Bonne lecture !

Lundi 3 novembre – le passage de la frontière laotienne marque pour nous le début de la dernière partie du voyage. On est super contents d’arriver en Asie du sud est – qui pour nous rime avec soleil et bonne bouffe -mais ça nous fait bizarre de nous dire que géographiquement, on est dans la dernière partie de notre périple. Bon vous me direz, il nous reste encore 3 mois pour en profiter. A côté des 5 semaines annuelles de congés, c’est plutôt pas mal !

En tout cas, l’Asie du sud est nous donne des ailes, 130 km aujourd’hui, notre record depuis le début du voyage (bon c’est vrai que ça descendait pas mal…). Arrivés à Luang Namtha, on est surpris de croiser autant de touristes, on peut pas dire qu’on en ait vu beaucoup ces derniers temps. L’avenue principale est bordée d’agences touristiques et de restaurants affichant des menus, pas vraiment typiques, mais non moins séduisants pour nous qui nous sommes nourris de noodles depuis notre arrivée en Asie… Résultat, c’est pizza pour notre premier repas au Laos !

A peine le temps de se familiariser un peu avec ce nouveau pays que nous voilà partis pour 2 jours de treks dans les forêts environnantes à la découverte des villages de certaines minorités. Pour des sportifs comme nous, ça pourrait s’apparenter à une paisible balade dominicale en forêt. Que nenni ! Ça grimpe raide et il a plu une bonne partie de la nuit, du coup, le terrain est très glissant. L’environnement, lui, est quelque peu hostile, c’est une véritable jungle ! Ça nous rappelle notre excursion dans la forêt amazonienne, avec le dénivelé en plus et un taux d’humidité qui doit dépasser les 150% ! Pour le pique-nique, pas de sandwich à la rillettes mais un vrai repas laotien servi sur des feuilles de bananier et qu’on mange avec les mains

A force de marcher dans la boue depuis ce matin, on commence à avoir les pieds mouillés et ça ne va pas s’arranger car il se met à pleuvoir. S’il y avait une infime chance qu’on puisse apercevoir un quelconque animal, avec nos vestes rouges et bleues, il n’y en a plus aucune. Ajouté à cela, les sang-sues qui viennent s’accrocher à nos chaussettes, on commence à se demander pourquoi on a payé pour ça alors que pour le même prix, on aurait pu s’offrir 2 (voir 4) nuits dans un hôtel de luxe ! Ah, oui c’est vrai, c’est pour l’AVENTURE

On arrive au village khamu où on va passer la nuit. Il s’est arrêté de pleuvoir et on profite d’un rayon de soleil pour faire sécher nos affaires (concept qui vu d’ici peut paraître du domaine de la science fiction étant donné le taux d’humidité). Au moment d’enlever mon pantalon de pluie, je découvre qu’une sang-sue a élu domicile sur mon ventre… Je lui fais vite comprendre qu’elle n’est pas la bienvenue !

On passe la fin d’après-midi à découvrir le village, l’école, les maisons en bambou et à regarder les enfants jouer et pêcher la crevette, armés de leur filet, dans le fleuve… Notre guide, lui, se sert du filet pour attraper un poulet pour le dîner de ce soir !

Le ciel s’est éclairci ce matin, espérons que ça dure. Après seulement 20 min de marche, on arrive dans un autre village, celui des lenten. Nous sommes surpris de voir que malgré la proximité avec le village précédent, tout y est différent : les traits de leurs visages, le dialecte, les maisons qui ne sont pas montées sur pilotis et leurs vêtements qu’ils fabriquent eux-mêmes.

Reprise de la marche, c’est toujours aussi boueux qu’hier. On patine, on essaie de garder l’équilibre mais parfois c’est la chute. Et dans ces cas-là, tu prends 1 kg en plus avec toute la boue dont tu es enduit ! Mais pas de pluie aujourd’hui, c’est déjà plus agréable. On n’a pas pour autant les pieds au sec puisqu’il faut traverser des ruisseaux à plusieurs reprises. Après ces 2 jours, on peut conclure que la jungle, c’est pas vraiment notre truc !

Jeudi 6 novembre – pendant le trek, on a croisé un couple qui nous a dit qu’une grande partie de la route jusqu’à Luang Prabang était en travaux et donc en très mauvais état. On considère qu’avec la Pamir, on a eu notre quota de routes défoncées, on décide donc de prendre un bus. Avant de filer à la gare routière, je file acheter des sandwichs (détail à première vue insignifiant mais qui va changer le cours de la journée). J’y croise un couple d’espagnols qui m’expliquent qu’ils se rendent à un festival bouddhiste qui a lieu dans une bourgade à 60 km d’ici… En rentrant à l’hôtel, je me dis que ça pourrait être intéressant de voir ça. Du coup, changement de programme ! Alors que Nico avait déjà chargé les trikes, on repousse notre départ au lendemain et on loue une moto pour se rendre à Muang Sing et assister au festival. Si une partie du festival consiste en une multitude de stands de bouffe, on peut observer les fidèles faire leurs offrandes. On y croise aussi des femmes en habits traditionnels. Tout ça est bien coloré par rapport à la grisaille d’aujourd’hui.

Sur la route du retour, la chaîne, qui faisait beaucoup de bruit depuis ce matin, déraille… Ça ne devrait pas être un problème pour des cyclistes chevronnés comme nous (enfin surtout pour Nico car de mon côté, je ne sais toujours pas faire une seule réparation), sauf que la chaîne est enfermée dans un caisson et on ne peut y avoir accès. Pas moyen de repartir ! Heureusement, un couple de sympathiques canadiens s’arrête et me ramène en scooter jusqu’à Luang Namtha. Nico, lui, patiente sous la pluie en attendant que le loueur vienne le récupérer et la moto avec.