Pourquoi ce voyage?

Le réveil sonne. La fumée qui sort de notre bouche ne nous encourage pas à sortir de notre duvet et les courbatures dans nos jambes nous font pressentir que les 1ers Km risquent d’être difficiles. Nous sortons malgré tout de notre sarcophage, poussés par l’envie de découvrir ce que la journée nous réserve. Après avoir rapidement enfilé notre polaire, qui a chauffé au fond du duvet, nous nous résignons à sortir de notre tanière. Le paysage se dévoile à travers la fermeture Eclair de la tente. C’est un sentiment grisant de se réveiller au milieu de la nature, intacte, silencieuse, comme nous encore un peu endormie. Nous nous attelons ensuite à notre rituel habituel : rangement des duvets, des matelas, de la tente et préparation du petit-déjeuner. Nous tentons de nous réchauffer les mains avec notre tasse de thé et guettons les 1ers rayons du soleil avec impatience. Après avoir essayé de mettre un semblant d’ordre dans les sacoches et étudié l’itinéraire de la journée, nous donnons les 1ers coups de pédale… les douleurs dans nos cuisses nous font grimacer et nous remontons notre col pour nous protéger de la brise matinale.

Notre tente lors d'un trekMais les muscles se réchauffent rapidement et nos corps se détendent baignés par les rayons du soleil. Nous nous délectons des paysages qui nous entourent et accélérons le rythme, impatients d’en découvrir plus. Les Km défilent, nous avons atteint notre rythme de croisière, nos jambes effectuent des mouvements circulaires réguliers telle une mécanique bien rodée. Cette sensation de liberté nous enivre. Nous nous accordons une pause dans la matinée pour acheter quelques vivres. C’est aussi l’occasion de gouter quelques spécialités locales et d’échanger quelques mots avec les curieux attirés par nos vélos bizarres.

Nous nous remettons ensuite en route en quête d’un endroit pour pique-niquer. Il faut parcourir encore plusieurs Km sous un soleil brûlant et monter une côte, qui finira de nous achever, avant de dénicher le coin rêvé pour une pause bucolique. A l’ombre d’un arbre, étendus sur un carré d’herbe, nous dévorons nos sandwichs et notre pâtisserie, achetée quelques heures plus tôt et minutieusement protégée dans nos sacoches, sans remord après les Km parcourus. Repus, un peu fatigués par la matinée, nous nous assoupissons quelques minutes pour mieux repartir ensuite.

Nous réattaquons l’après-midi sans savoir exactement quel sera notre point d’arrivée et où nous passerons la nuit. Nous avançons sans but précis avec pour seul objectif d’assouvir cette soif d’émerveillement qui nous guide et pour seule (pré)occupation de nous adonner pleinement aux joies de la contemplation. L’après-midi est ponctué par de nombreuses pauses photos, qui ne sauront jamais capter parfaitement la magie du spectacle que nous offre la nature. Nous avançons tranquillement, fuyant les villes, privilégiant les petites routes en quête d’un endroit où installer notre camp de fortune.

Il n’est que 16h lorsque nous la repérons et décidons de planter notre tente dans cette grande prairie longeant une rivière. Une fois la tente montée, nous profitons des derniers rayons de soleil pour une rapide toilette dans l’eau vivifiante de la rivière. Le temps d’une partie de cartes et la nuit tombe déjà. Le fond de l’air se rafraichit immédiatement. Nous investissons notre tente autour de notre plat de pâtes quasi-quotidien. Nous nous glissons avec bonheur dans nos duvets, il ne faut que quelques lignes pour que le sommeil nous gagne. Nous sombrons dans les bras de Morphée le sourire aux lèvres, des images plein la tête…

C’est pour vivre de telles journées que nous partons.

Nous sommes bien conscients qu’un tel voyage ne se résume pas à ça, qu’il sera fait de galères, de ras-le-bol, de « j’en ai marre de pédaler », de crevaisons, de « je veux être dans mon canapé avec un plaid et regarder des épisodes de Grey’s Anatomy », de dessous de bras qui collent et qui puent, de journées à attendre sous la tente que la pluie s’arrête, d’envie de vomir quand on devra boire du lait de yak encore chaud, de « j’ai envie d’une religieuse au chocolat (pour Nico)/ d’un toast chèvre-miel (pour moi) », de « P***** mais c’est quoi cette route de M**** !! », de « Mais qu’est-ce que je fous là!?? »

Mais nous sommes prêts à faire face à ces quelques difficultés pour réaliser nos rêves d’évasion et d’aventure.

Pourquoi faire ce voyage en vélo ?

Je pense que c’est ce qui a le plus surpris nos proches, moi la 1ère ! J’avoue avoir été assez réticente à l’idée de partir en vélo au départ… la simple idée de réaliser 15000 km à vélo suffirait à me donner des courbatures ! Mais Nico n’a pas ménagé sa peine pour défendre la cause d’une cyclo-aventure et il a bien fait (enfin à confirmer au retour ! )

Le principale avantage pour nous est de pouvoir voyager à notre rythme. Même si les transports locaux participent souvent au charme d’un voyage, nous avons été frustrés en Amérique du Sud de ne pouvoir nous arrêter quand bon nous semblait. Le vélo, lui, nous offre une totale liberté tant sur le rythme que sur le choix de l’itinéraire. Un véhicule motorisé aussi me direz-vous ! Certes ! Mais, au-delà de l’argument écologique évident, les kilomètres parcourus n’auront pas la même saveur s’ils le sont à la force de nos jambes. C’est aussi un moyen de transport qui nous permettra sans aucun doute de rentrer en contact plus facilement avec les populations.

Le vélo répond à notre envie de liberté et nous offre la garantie de vivre des expériences que nous n’aurions pas eues avec un autre moyen de transport. Bref, c’est l’aventure garantie !

L'aventure ...

L’aventure …

Pourquoi la route de la soie ?

Parce que :

  • Nous avions peur de ne plus pouvoir avancer aux Etats-Unis à force de manger des hamburgers,
  • Nous ne pédalons pas (encore) assez vite si nous nous faisons courser par un troupeau d’éléphants en Afrique,
  • Au Sahara, pédaler dans le sable et trainer 400L d’eau, c’est trop crevant !
  • Il nous aurait fallu plus de temps pour aller au Vanuatu en avion que pour en faire le tour en vélo,
  • Il nous aurait fallu des chaînes pour faire l’Antarctique. Et pédaler en combinaison de ski, c’est pas pratique !

En fait, il n’y a pas eu d’hésitation sur l’itinéraire. Pour nous, la route de la soie c’est la promesse de grands espaces, de contrées méconnues, de paysages majestueux et de cultures variées qui nous pousseront chaque jour à avancer pour en découvrir plus.

Dans la mesure où nous ne traversons pas d’océan (sauf si une tectonique des plaques survient d’ici le 9 mars) , nous pourrons rejoindre notre destination finale sans prendre l’avion (peut-être un petit peu de bus ou de train quand Nico se sera cassé le pied ou quand il en aura trop marre de m’entendre râler derrière !)

La route de la soie, késako ?

La route de la soie désigne un réseau ancien de routes commerciales entre l’Asie et l’Europe : il relie la ville de Chang’an (actuelle Xi’an) en Chine à la ville d’Antioche, en Syrie médiévale (aujourd’hui en Turquie). La route de la soie était un faisceau de pistes par lesquelles transitaient de nombreuses marchandises, et qui monopolisa les échanges Est-Ouest pendant des siècles, avant d’être supplantée par la voie maritime. Les plus anciennes traces connues de la route de la soie remontent au milieu du premier millénaire avant J.C. Au xve siècle, la route de la soie est progressivement abandonnée.

La route tire son nom de la plus précieuse marchandise qui y transitait : la soie, dont les Chinois furent pendant longtemps les seuls à détenir le secret de fabrication. Cette dénomination, forgée au xixe siècle, est due au géographe allemand Ferdinand von Richthofen.

(Extrait de la page Wikipédia)

Carte globale de la route de la soie