Samedi 5 juillet – avant de remettre le cap vers l’est, nous faisons un petit crochet par Avanos, célèbre pour ses potiers. Nous y retrouvons Emine, une amie de Zerrin (notre hôte à Istanbul). Après nous avoir accueilli pour le petit-déjeuner, elle nous prête son scooter afin que nous puissions nous rendre à Ozkonak et visiter la cité souterraine.
Après cette escapade motorisée, nous reprenons la route avec nos fidèles compagnons. Cette après-midi, on ressent un certain manque d’entrain et on est limite tentés d’accepter la proposition de routiers kurdes pour mettre les trikes dans leurs camions !
En fin d’après-midi, nous faisons une pause dans une station où nous faisons la connaissance d’Alan, un jeune Syrien qui travaille ici. Alan parle très bien anglais. Ravis de pouvoir échanger avec lui, nous décidons de passer la nuit ici. Nous sommes un peu décontenancés quand Alan nous demande pourquoi on voyage à vélo jusqu’en Turquie alors qu’en France, on a tout ce à quoi la plupart des gens aspirent… De son côté, il rêve de fonder une famille mais avec la guerre, la plupart de ses projets sont en stand-by. Aîné de la famille, il a dû arrêter ses études pour venir travailler ici et ainsi pouvoir envoyer de l’argent à sa famille.
Nous avons passé une bonne nuit dans le local de la station. Une bonne chose car il va falloir rattraper la journée d’hier qui a été peu productive en terme de km.
En fin d’après-midi, nous avons parcouru un peu plus de 100 km. Pas de station essence à l’horizon, nous décidons de tenter notre chance dans un village. Après un premier tour infructueux, nous sommes invités par une femme et sa fille à prendre le thé. Finalement (et alors qu’elles font le Ramadan), elles nous serviront un repas complet ! Nous faisons la connaissance de l’ensemble de la famille qui nous propose de rester dormir. Nous acceptons sans hésiter ravis de pouvoir vivre une soirée authentique. Notre seule frustration : ne pas pouvoir plus échanger avec eux malgré l’aide du dictionnaire anglais/turc qu’ils ont été chercher. Pour eux, ça va être l’heure de manger et pour nous, le 2ème repas en moins d’1h ! Encore une fois, tout est délicieux. La soirée se clôture bien évidemment autour du chaï. Pour dormir, ils nous installent dans l’une des chambres où ils disposent par terre des énormes coussins qui nous serviront de matelas. C’est super confortable ! Nous nous endormons sans difficulté dans ce nid douillet ravis que Özgül et sa famille nous aient ainsi ouvert leur porte.
Les jours d’après, nous évoluons dans un paysage vierge et plus montagneux, enchaînant les cols entre 1800m et 2000m. Ça commence à tirer dans les genoux ! Nous faisons le plein de sucre grâce aux baklavas qui nous ont été offerts par un automobiliste. A Darende, nous nous offrons une nuit d’hôtel et nous accordons une demi-journée de pose pour découvrir les gorges. La chaleur commence à être vraiment pesante, nous nous nourrissons de raisins et de pastèque pour nous hydrater.
Nous arrivons à Malatya jeudi 10 juillet où nous sommes hébergés par Mourat. Il fait si chaud que nous restons enfermés dans l’appart pendant tout le week-end en mode canapé/ crêpes ! Nous ne sortons qu’en fin de journée pour aller dîner avec la Smart de Mourat (sûrement le seul en Turquie à avoir cette voiture!) Ce dernier, estimant que nous avons perdu trop de poids, s’est donné pour mission de nous remplumer un peu. Pour ce faire, il nous fait découvrir le Iskender kebab : de fines tranches de viande viennent recouvrir du pain imbibé de sauce sur lesquelles on vient verser une sauce à la tomate puis du beurre fondu. Le tout se mange accompagné de yaourt.
Après 3 jours de glande totale, nous avons du mal à quitter ce cocon confortable. Nous reprenons la route sous la chaleur, le jour de la fête nationale française, des crêpes pleins les sacoches !
Ce soir, pas de feu d’artifice, ni de bal des pompiers pour nous mais notre première nuit dans une Mosquée.
Mardi 15 juillet – après plus de 5000 km, nous connaissons notre 1ère crevaison. Rien de terrible sauf qu’avec la chaleur, les rustines sont inutilisables. Après avoir bousillé au moins 4 rustines, nous changeons finalement la chambre à air.
Depuis Malatya, la chaleur ne nous a pas quitté, les paysages sont vallonnés et arides. Les stations essence se font plus rares depuis quelques temps et nous avons un peu plus de difficulté à trouver où dormir. Ce soir, nous pédalons jusqu’à ce qu’il commence à faire nuit et trouvons enfin un endroit où planter la tente en face d’une base militaire… On se dit qu’au moins, on ne devrait pas être embêtés pendant la nuit sauf si les militaires viennent nous déloger. On est en train de finaliser le montage de la tente quand 3 militaires débarquent… On se dit qu’il n’y a pas moyen qu’on bouge alors qu’il fait nuit ! Finalement, après nous avoir posé quelques questions sur ce qu’on faisait ici et le voyage, ils nous proposent de nous apporter de l’eau et à manger. Ils reviennent peu de temps après les bras chargés de vivres. Comme des enfants qui ouvrent leurs cadeaux de Noël, nous découvrons le contenu de notre carton : melon, fromage, olives, jus, chocolats et même 2 Magnum pour le dessert ! Ils nous invitent à passer la fin de soirée avec eux autour d’un chaï et nous propose même de prendre une douche. Nous les retrouvons le lendemain matin autour d’un petit-déjeuner gargantuesque. Alors que nous craignions de nous faire déloger, nous avons encore eu droit à un super accueil. Chaque nouvelle journée nous réserve de nouvelles surprises et surtout de superbes rencontres.
9 commentaires pour “Une route pavée de belles rencontres”
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J’imagine votre tête en découvrant… Les magnums !!!! Le vrai goût des choses simples !
Vous nous manquez mais comme vous profitez bien, on vous pardonne !!!!
Gros bisous
Pareil j’ai imaginé votre tête en voyant les magnums ! Photos au top… Courage pour la chaleur, ici Le tour de France c’est fini mais on pense bien à ceux qui pédalent encore ! Bizzz
Mmmmmmmmmmmmm le Iskender!!!!!!
C’est troooooooop bon!
Quel accueil en Turquie, ça doit être assez magique à vivre tout ça.
Et comment se passe l’Aïd en terre musulmane?
Gros bisous
Anne
Écoute, c’est très calme. Les rues sont désertes et tous les magasins fermés. La plupart des gens profite de cette période pour partir et retrouver leur famille. Nous, on reprend la route demain direction l’Iran après une semaine de pause.
Biz à vous 3
Que de rencontres !!!
Incroyable l’accueil de ces turques.
Profitez en bien.
Ps: Je suis aussi d’accord avec Mourat, il vous faut vous remplumer
Régime Magnum Magnum Magnum !!!
Je crois que depuis notre arrêt chez Mourat, on a repris nos kg. A chaque stop chez quelqu’un, c’est tournée de crêpes au nutella (parce qu’ici, ils ont des très bonnes imitations!)
Biz
Félicitations dites donc les conditions n’ont pas l’air faciles ! on voit les changements physiques ! (bon surtout chez nico!)
mais ca donne vraiment envie toutes ces rencontres, c’est superbe ! merci pour les articles qui nous permettent de partager ces moments avec vous!
courage et profitez bien!!
que nous français prenions exemples de l’accueil qui vous est offert partout où vous passez ! C’est fou !
Ca fait envie… quelles belles rencontres et les changements de paysages sont ouf !
c’est toujours très cool de vous lire et de voir que vous vous éclatez. On pense très fort à vous avec nos 15 °C le matin, chanceux.
des bisous de nous 2 et 1/2
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