Kashgar, plus proche des Stan que de la Chine

Mercredi 15 octobre – on savait d’avance que le passage de la frontière chinoise ne serait pas aussi simple que celle du Tadjikistan et du Kirghizistan. La Chine, ça commence en effet avec une zone de 130 km qu’il nous est interdit de traverser en vélo. Il y a un 1er contrôle des passeports au niveau de la frontière mais c’est seulement après la traversée de cette zone que ton passeport est tamponné. Ça nous pose pas de souci, avec tous les camions qu’il y a, on devrait bien en trouver un qui va nous emmener. Sauf que les gardes au poste frontière ne l’entendent pas de cette oreille, nous devons faire ce trajet en taxi. Quant aux trikes, ils peuvent, eux, faire le trajet en camion. On leur explique que c’est hors de question qu’on se sépare de nos trikes et que nous n’avons que 20$ pour le taxi (ce qui n’est pas vrai évidemment). La discussion s’arrête là-dessus. Ils retournent à leurs occupations et nous, on se dit qu’on va patienter et qu’au bout d’un moment, ils en auront peut-être marre de nous voir et qu’ils accepteront que nous prenions un camion. Au bout d’1h, ils reviennent nous voir en nous demandant si on a trouvé une solution. Non puisque 1) on en a pas vraiment cherché et 2) le seul taxi qui avait un pick-up et qui pouvait nous emmener avec les trikes, nous a annoncé un prix de près de 70$ ! Là, on se rend compte que notre stratégie de l’attente ne fonctionnera pas puisqu’ils nous disent qu’ils ferment dans 10 min et qu’on doit trouver une solution d’ici là. Nos passeports ne serons remis qu’au chauffeur de taxi que l’on aura trouvé. Dans le cas contraire, on repart au Kirghizistan. En soit, ça nous déplairait pas puisqu’on a rien vu de ce beau pays mais il y fait vraiment trop froid et on en a marre de manger du mouton ! Plus sérieusement, cette situation où ils nous obligent à payer un taxi et nous mettent devant le fait accompli nous met hors de nous. On capitule et on arrive à négocier un tarif de 50$ avec le chauffeur du pick-up.

Malgré cette entrée en matière un peu contrariante, nous sommes ravis à l’idée d’arriver en Chine. Déjà, parce qu’il fait beaucoup moins froid et parce que nous avons hâte de manger asiatique. Mais aussi parce que pour nous, l’arrivée à Kashgar est depuis le début une étape importante. On s’était dit « si on arrive jusqu’à Kashgar, c’est gagné ! » Et ben voilà, on y est ! Moi je dis : BRAVO (un peu d’auto-congratulation, ça fait jamais de mal) Nous parcourons donc nos premiers km en Chine en T-shirt et surexcités !

Arrivés le lendemain à Kashgar. Après ces 2 semaines passées, quasi-seuls, au milieu de la nature, cela nous fait bizarre de nous retrouver dans une grande ville au milieu du trafic. La vieille ville, où nous logeons, contraste avec les nouveaux quartiers où buildings et grandes enseignes ont quasiment tout envahi sur leur passage. Malgré tout, la vieille ville a su garder son charme et ses savoir-faire. Chaque rue est dédiée à un artisanat/ métier : cuivre, bois, fourrure, épices et plantes médicinales… Ici vivent les Ouïghours, une communauté musulmane. En se promenant dans les rues, on se sent plus proches des Stan que de la Chine.

Au marché de nuit, on se sent également assez loin de l’Asie : le mouton règne en maître sur toutes les étales et, pour les plus téméraires, on peut déguster à peu près toutes les parties de l’animal. Il va falloir attendre pour les raviolis vapeur !

Notre vraie entrée en matière en Chine se fait au supermarché. Les rayons recèlent de curiosités, dont le contenu est parfois impossible à définir et pas forcément très appétissant. Pâtes de poulet sous vide, œufs de toutes les couleurs, Oreo bi-goût…

Dimanche, nous nous rendons au marché aux animaux. Tous les éleveurs de la région viennent ici pour vendre vaches, moutons, ânes et dromadaires. Poussiéreux et authentique ! On a hésité à échanger Angus et Stella pour un type de monture différente mais quel que soit notre choix, on n’aurait sûrement pas été plus rapide.